Une affaire de grammaire (Partie 1)

Ma formation avec Suzanne-G. Chartrand, didactienne du français


Aujourd'hui, j'ai assisté à ma première journée de formation (de deux) avec Suzanne-G. Chartrand, la guru de la grammaire rénovée (aussi appelée grammaire "nouvelle"). Elle a publié divers ouvrages en grammaire, dont Grammaire pédagogique du français d'aujourd'hui, une ressource fantastique. La journée a été super enrichissante, autant dans les moments où je me sentais déstabilisée que dans les moments où tout avait un sens. Dans le fond, toute bonne expérience d'apprentissage commence par une certaine déstabilisation chez l'apprenant.


Suzanne-G. Chartrand
J'ai toujours été fascinée par la langue française et (oui, je l'avoue) aimé faire de la grammaire. La grammaire me fascine. J'essaie de transmettre cette passion à mes élèves (avec plus ou moins de succès). Lors de cette formation, je cherchais à approfondir mes connaissances de la grammaire rénovée, tout en acquérant de nouvelles techniques/stratégies pour faire vivre la grammaire à mes élèves.

Voici un aperçu de mes apprentissages aujourd'hui. Le tout se poursuivra demain.

Historique
  • Cette grammaire n'est pas nouvelle puisqu'on remet en question la grammaire classique depuis 1908. En effet, Ferdinand Brunot avait, déjà à l'époque, constaté que la façon dont on enseignait la grammaire était inefficace. Le mouvement s'est intensifié dans les années 1970 un peu partout dans le monde (France, Belgique, Suisse et le Canada français).
  • On l'appelle grammaire rénovée parce qu'elle n'est pas "nouvelle". On ne met pas tout par terre pour rebâtir de nouveau. On a gardé toute la fondation. On a changé la perspective, c'est tout.
La base
  • Elle se concentre sur les régularités au lieu des exceptions.
  • Elle est un système organisé et hiérarchisé.
  • À la base, on retrouve les classes de mots. Nous devons nous assurer que nos élèves les connaissent et puissent verbaliser leur compréhension.
  • Pour décrire une classe de mot, il faut pouvoir décrire :
    • son sens (ce que ça représente)
    • sa morphologie (son rôle)
    • sa syntaxe (sa relation et sa position dans la phrase)
  • La phrase de base que nous enseignons (appelée Modèle de base dans ses ouvrages), est une régularité pour (presque) toutes les phrases.
Nos élèves
  • Le problème : Les élèves ne transfèrent pas leurs connaissances grammaticales dans leurs écrits.
  • La solution: Il faut varier notre enseignement de la grammaire.

Partir du texte
  • Dans le fond, le transfert orthographique n'existe pas puisque les exercices de grammaire et la rédaction sont deux entités séparées.
  • Il faut laisser tomber les cahiers exercices et les dictées. Ils sont corrects de temps de temps mais ne peuvent pas être notre seule façon d'enseigner la grammaire.
  • Il faut plutôt partir de textes, surtout de ceux écrits par nos élèves.
  • On veut apprendre à nos élèves à se corriger, donc on doit constamment les mettre dans des situations d'apprentissage où ils corrigent leurs propres textes.
  • Exemple d'activité :
    • Demander aux élèves d'écrire quelques phrases. Ensuite, leur demander d'analyser leur texte (p. ex. ils doivent identifier les noms dans la phrase, leur genre et leur nombre et faire une flèche aux receveurs d'accord, les déterminants et les adjectifs.).
    • Faire ses exercices souvent, 10-15 minutes.
  • Il faut apprendre à l'élève à lire sa copie autrement pour mieux repérer ses erreurs (p. ex. relire son texte en commençant par la dernière phrase; balayer le texte par catégorie pour trouver et corriger et ses erreurs).
Bref
  • Enseigner les régularités en les faisant observer par les élèves.
  • S'assurer que nos élèves connaissent la base : classes de mots et modèle de base.
  • Outiller les élèves afin qu'ils verbalisent leur compréhension des concepts.
  • Faire écrire les élèves souvent. Partir de leurs textes pour faire l'enseignement de la grammaire au lieu d'utiliser les cahiers d'exercices.

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