Différences entre les élèves du Canada et d'ailleurs


Une collaboration avec notre blogueuse invitée, Valérie Robert, enseignante canadienne outre-mer.

Devenir enseignant outre-mer est une grande aventure que plusieurs professionnels décident d’entreprendre. Enseigner hors de sa culture d’origine peut être un grand défi. Selon Valérie Robert, une enseignante canadienne qui a enseigné un peu partout dans le monde, bien que nos cultures soient parfois très différentes, les enfants du monde ont tous plusieurs points en commun.


Valérie a enseigné au Cameroun, aux Émirats arabes unis et au Bhoutan. Elle aime rester assez longtemps dans un endroit, pour vraiment s'imprégner de la culture et faire partie de la communauté. Lors de ses voyages ces dernières années, elle a constaté que la jeunesse un peu partout dans le monde a plus de ressemblances que de différences. Elle nous partage son expérience et les adaptations qu’elle a due faire lors de ses séjours outre-mer.

Entrevue avec Valérie Robert, enseignante canadienne outre-mer

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris au sujet de la jeunesse lorsque tu as enseigné outre-mer?

Ce qui m’a le plus surpris, c’est peut-être les ressemblances, plus que les différences. À la base, nous sommes tous pareils et chaque enfant a les mêmes besoins. La jeunesse et sa grande curiosité, ainsi que son désir de communiquer, font en sorte que même si l’on ne partage pas immédiatement un langage en commun, il y a possibilité d’établir un rapport. D’un endroit à l’autre, on remarque les mêmes types de personnalités, du clown de la classe à l’élève qui aime défier l’autorité!

Tu as tout de même observés certaines différences entre les élèves de différents milieux? Quels ajustements de ta part étaient nécessaires?

Oui. Les circonstances au foyer et à l’école changent d’un pays et d’une région à l’autre. Par exemple, dans certains endroits les enfants ne sont pas disciplinés avant un certain âge (peut-être 6-7 ans), une approche qui à nos yeux peut sembler scandaleuse et mener à des comportements en jardin d’enfance que nous ne verrions pas aussi couramment au Canada. Mais pourtant, tout se résout éventuellement. On découvre qu’il y a beaucoup plus de façons de s’y prendre pour élever nos enfants qu’on ne le pense.

Un autre exemple est qu’en milieu rural, il peut être commun pour les enfants, à partir du primaire, d’aider les parents à la ferme après l’école. Il faut donc savoir ajuster nos attentes côté devoirs (si l’école les requiers) ou comprendre qu’un élève s'endorme en classe pour une très bonne raison.

Ce qui change aussi parfois, selon la culture, est la façon dont certains sentiments sont exprimés. Il faut donc faire attention de ne pas faire de suppositions sans avoir investigué en plus de profondeur. Par exemple, il est normal dans certaines cultures de ne pas répondre à une question si nous ne connaissons pas la réponse ou que nous n’en sommes pas certain, puisque cela pourrait induire l’autre en erreur. C’est une marque de respect, mais un enseignant qui n’a pas conscience de cette norme pourrait interpréter le silence d’un élève comme un manque de respect, alors que c’est tout le contraire.

Assemblée du matin à une école au Bhoutan. Crédit : Valérie Robert

As-tu observé des différences dans le rôle de l’enseignant?

La charge de travail varie d’un endroit à l’autre. Ce qui est marquant est l’absence souvent totale d’enseignement ressource. La demande sur l’enseignant peut donc être très chargée et les besoins de la classe peuvent surpasser ce que l’on verrait ici. Ce sont des défis, certes, mais si l’on s’y prend une journée à la fois, et que l’on développe un rapport positif avec les élèves et les parents, ce n’est rien d’insurmontable.

Les autres textes écrits par Valérie

Valérie nous a partagé sa réalité d’enseignante outre-mer plus tôt cette année. De plus, elle a offert 8 conseils aux enseignants qui souhaitent aller enseigner dans un autre pays.

Valérie Robert est une enseignante canadienne au niveau primaire qui a enseigné au Cameroun, aux Émirats arabes unis et au Bhoutan. Elle étudie présentement la télédiffusion où elle aime créer des courts-métrages et des ressources médiatiques éducatives avec une optique de décolonisation et d’anti-racisme. Elle trouve son inspiration dans la vie de tous les jours, autant que dans les rencontres et les discussions durant ses voyages et ses aventures.

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