5 trucs pour enseigner aux élèves en difficulté au secondaire


Texte rédigé par notre blogueuse invitée, Chantal Malette, enseignante agréée de l'Ontario.

J’enseigne depuis 10 ans au niveau secondaire et depuis le tout début j’enseigne à des élèves du niveau échelon local (enfance en difficulté). À mes débuts, ça m’a fait peur, je n’avais même pas ma qualification Enfance en difficulté partie I tellement je ne voulais pas travailler avec ces groupes. Si j’avais su dès le début! Cependant, il semblait que mes directions d'école voyaient mon potentiel et ce bien avant moi. J’ai maintenant ma qualification Enfance en difficulté partie I et, après 10 ans, j'adore travailler avec ces élèves. Je trouve que c’est très valorisant de les voir cheminer dans leur apprentissage et de les voir évoluer.



 Plusieurs personnes me demandent des trucs mais surtout « Où trouves-tu le temps de faire tout ton matériel?» Alors voici, je partage certains de mes trucs avec vous et ce n’est pas si compliqué que ça!

5 trucs pour enseigner aux élèves en difficulté au secondaire 

1. Décorer

Même au secondaire, il ne faut pas avoir peur de décorer sa salle de classe. Dans mon cas, c’est ma marque de commerce et peu importe l’école où je me retrouve, je décore et j’influence même mes collègues à faire de même. Nos élèves sont visuels, ce n’est pas parce qu’ils sont au secondaire qu’ils n’apprécient pas une classe décorée. Ça peut être aussi simple que mettre une bordure sur un tableau d'affichage (et si on ose, on ajoute un fond de couleur). Pour un cours de français ça peut être des affiches des notions de grammaire ou bien les éléments du schéma narratif. Si on a le temps, on peut même préparer des affiches sur les romans à l’étude.

Voici quelques endroits où vous pouvez vous procurer des idées et du matériel pour décorer (n’oubliez pas que maintenant, au Canada, nous pouvons avoir jusqu’à un crédit de 1 000$ sur les impôts pour le matériel scolaire)



2. Avoir une structure et une routine

J’écris toujours la date et le menu du jour, cela donne un appui visuel et les élèves savent déjà ce qu’on va faire. Les élèves en difficulté ont besoin d’une structure et d’une routine. Pour eux cela enlève un stress de savoir qu’avec M. X on a toujours une période de lecture, Mme Y. donne du temps pour faire les devoirs, Mme C. a un tableau de devoirs. Oui on peut changer un peu la structure du cours et la routine mais parfois il faut les avertir d’avance, surtout si vous avez des élèves de classe distincte intégrés dans vos cours. P. ex. j’ai 2 élèves d’une classe d’autisme, d'intégré dans mon cours de français échelon local. Pour eux, une routine et une structure, c’est sécurisant.

Voici un document que j'aime bien tiré du site www.comportement.net qui parle de stratégies de gestion du comportement en salle de classe.


3. Faire des activités kinesthésiques

Nos élèves ne sont pas tous auditifs et/ou visuels. Nous avons des élèves kinesthésiques et encore plus dans les cours EED. En français, ce n’est pas toujours évident de trouver des ressources qui parlent de ce sujet, mais voici une ressource que j’ai découverte il y a quelques années et que les élèves aiment bien : Le cahier interractif (payant mais cela peut vous inspirer) http://profsetsoeurs.com/cest-quoi-ca-un-cahier-interactif/ 

4. S’amuser

Comme vous le savez sûrement, on peut s’amuser tout en enseignant/apprenant. Cependant, je trouve parfois qu’au secondaire on oublie cela par moment. Voici quelques idées pour le faire :


5. Prendre ça un jour à la fois

Il ne faut pas oublier qu’en enfance en difficulté, on n’avance pas toujours au rythme que l’on souhaite. Alors, on prend ça un jour à la fois et au rythme des élèves. Il ne faut surtout pas perdre patience envers eux. Parfois, une activité va prendre la période au complet et parfois ils nous surprennent et ça prend 20 minutes! Ce que j’ai appris en 10 ans, c’est que le plus important avec ces élèves là, c’est le cheminement qu’on fait avec eux. Si on fait seulement 2 unités sur 4, ce n’est pas grave. On a fait 2 unités, mais elles ont été bien maîtrisées et comprises! Aussi, il faut apprendre à choisir nos batailles donc si une période en fin de journée les élèves n’y sont pas, on opte pour faire autre chose. Ça m’est arrivé un vendredi, lorsque j'ai décidé de faire du social avec mes élèves, au lieu de faire ma merveilleuse leçon sur le féminin (qui fait de la grammaire un vendredi à la dernière période?). Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que je pratique leur français oral et spontané! Bref, il faut être flexible.


Pour terminer, je vous partage deux dernières adresses de ressources utiles :


Chantal Malette est une enseignante au secondaire depuis septembre 2007 pour le CSDCEO, dans l'Est de l'Ontario. Elle enseigne principalement le français et l’enseignement religieux à des élèves en difficulté et au régulier également. Dans son temps libre elle aime le scrapbooking, lire et aller à Walt Disney World.

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